(c) Alain Poisson.
Ci-dessous le texte qui accompagnait cette publication sur un blog "disparu".
C'est les vacances. L'été, la chaleur de l'été. La campagne est belle.
C'est une fin de chaude après-midi. Avec B., ma fille, nous allons sur l'ancien site d'Oradour s/Glane, village détruit, habitants quasiment tous massacrés. Le village a été reconstruit à proximité.
On parcourt des rues, des survivances de rues, sans bruit, sans vie. Juste les pas des visiteurs qui circulent plus ou moins discrètement.
L'heure étant, l'endroit se vide peu à peu. On finit par se retrouver tous deux à déambuler sans stratégie, passant puis repassant par les mêmes endroits, dans un sens, dans un autre...
Je fais quelques photographies mais ne garderai que celle-ci, celle de cet arbre survivant (existait-il au moment des faits ?), qui continue de grandir, de vivre. Cet arbre qui nous montre que le temps ne fait rien à l'affaire, qu'il n'y a pas d'oubli possible une fois que l'on est venu ici et que l'on a vu.
En quittant ce lieu, nous achetons un petit livre, "Oradour-sur-glane, vision d'épouvante". Un écrit de mémoire... pour être sûr qu'hélas on a pas rêvé ce qu'on a vu.
Il y a donc vingt-quatre ans que j'ai fait cette photo. Je ne suis pas retourné à Oradour s/Glane depuis et je me demande aujourd'hui si cet arbre est encore là, si cet arbre est encore vivant et raconte aux passants qu'il y a soixante-cinq années existait ici un village où très certainement il faisait bon vivre et dont les habitants voulaient simplement vivre en paix.

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